Rencontre avec le Père Roch Apikaoua
Nous avons pris “un prétexte” pour nous rencontrer, pour échanger autour d’extraits tirés de son livre “Le Prêtre et le Juge”
Les thèmes majeurs retenus tournaient autour de l’Altérité,
des rencontres avec l’Autre et du Pardon.
Les élèves de 1ère ARCU avaient étudié ces extraits et plusieurs questions ont été le point de départ de cet échange :
“Qu’est-ce que pour vous l’Altérité? “A-t-on besoin des Autres pour exister?” “Pensez-vous qu’une personne seule est une personne “perdue”? “Pourquoi doit-on “s’efforcer” d’aller vers l’Autre?”…
Le Père Roch Apikaoua nous a rappelé l’importance de l’Autre, s’intéresser à l’Autre à côté de soi, avoir le souci constant de l’Autre et favoriser la recherche sur la relation avec autrui. Le Père nous a rappelé le fameux slogan « Si y’a pas toi y’a pas moi. »
L’homme est confronté à deux solitudes :
– la solitude subie, l’homme doit alors rechercher des chemins pour s’ouvrir aux autres
– la solitude qu’il choisit c’est alors une solitude assumée, il en a alors les moyens, c’est le domaine des forts.
Mais l’homme a besoin des autres pour vivre, mais d’abord et avant tout s’il veut s’ouvrir aux autres il se doit de se connaître soi-même.
“Connais-toi toi-même “
Qu’est-ce que je fais de moi ? “Connais-toi toi-même” est une devise inscrite au frontispice du Temple de Delphes. C’est en se connaissant, en cherchant en lui-même, que l’homme peut trouver la sagesse, il peut prendre conscience de sa propre mesure en se tournant vers les autres pour partager et découvrir une partie de lui-même. C’est l’universalité. L’universel est partout, il faut faire preuve de curiosité. Et quelque fois il faut prendre, trouver des “prétextes”, des occasions, même si elles sont “factices” pour se rencontrer. De ces rencontres va naître alors le sentiment d’appartenance à une même communauté, celle des humains qui au fond derrière les différences apparentes sont tous les mêmes dans leurs désirs, leurs joies, leurs peines aussi.
Le pardon
“Comment atteindre le pardon?”
C’est la question essentielle et capitale qui a été posée par l’ensemble de la classe.
Le Père Apikaoua est parti pour répondre à cette difficile question d’une anecdote personnelle pour faire comprendre à tous qu’au départ s’il doit y avoir “pardon” c’est qu’une “faute”, une “injustice ” à été commise et que cela va engendrer forcément de la rancœur, de la colère, un ressenti négatif qui nous ronge et qui peut “bouleverser”, “modifier” un destin, une vie. Si la colère et la haine habitent l’homme, le pardon n’est pas possible. Ainsi, l’Homme doit essayer de prendre en compte ses actes, de les réparer, d’être en empathie avec l’autre, c’est une condition nécessaire, admettre et assumer les conséquences de ses actes. L’autre condition au pardon est la Vérité. Bien sûr, ce n’est pas facile, mais lorsque le pardon a lieu, la personne qui a commis la “faute” et l’autre sont libérés, amour et vérité éclatent. La vérité rend libre et la vie peut reprendre son cours.
La bienveillance et l’écoute sont essentielles dans les relations avec l’Autre.
Anna Resmini – Sylvie Favard